En cette journée internationale, l’OIT réaffirme sa volonté de promouvoir le respect des droits
des peuples indigènes et tribaux et leur intégration sociale et économique dans et par le monde du
travail.
Où qu’ils vivent, les peuples indigènes et tribaux sont presque toujours les groupes les plus
défavorisés, parmi lesquels on compte le plus d’exclus. Les études que nous avons menées nous
ont permis de constater qu’ils sont beaucoup plus vulnérables que d’autres au travail forcé, à la
traite des êtres humains et à la discrimination dans l’emploi. De même, leurs terres et leurs
moyens de subsistance sont presque partout menacés.
Nous saluons la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones,
approuvée par le Conseil des droits de l’homme à sa première session, qui marque une étape
importante dans la promotion au niveau international des droits humains des peuples autochtones.
Cette déclaration reflète, et cela n’est pas négligeable, la mobilisation des peuples indigènes et
tribaux eux-mêmes, à qui cet instrument important permettra de faire valoir leurs droits. Nous
attendons son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies.
La déclaration complétera aussi les obligations légales concrètes découlant de la ratification
par les Etats de la convention (n° 169) relative aux peuples indigènes et tribaux, 1989 – la seule
convention internationale de ce type.
La deuxième Décennie internationale des populations autochtones (2005-2014) nous offre à
tous l’occasion de concentrer notre action sur tout ce qui peut apporter un changement positif
dans la vie des peuples indigènes et tribaux – il est clair que ces efforts doivent s’inscrire dans
l’action entreprise pour atteindre d’ici à 2015 les objectifs du Millénaire pour le développement.
L’Agenda du travail décent de l’OIT est ancré dans le principe selon lequel le travail confère
une dignité à l’homme. Cet agenda, qui recouvre les normes internationales du travail et les
principes et droits fondamentaux au travail, l’emploi, la protection sociale et le dialogue social,
avec, comme thème transversal, l’égalité entre hommes et femmes, est aussi un programme qui
vise un développement équilibré et sans exclus. C’est un moyen essentiel d’atteindre les OMD,
comme cela est reconnu dans le document final du Sommet mondial des Nations Unies tenu en
2005. Nous mettons cet agenda au service des peuples indigènes et tribaux partout dans le monde.
L’OIT étant une institution tripartite, ses travaux reposent sur le dialogue, l’organisation, la
participation et la recherche d’un consensus. En conséquence, dans le cadre de l’Agenda du
travail décent, la convention n° 169 offre une excellente base pour promouvoir le «Partenariat
pour l’action et la dignité», qui est le thème de la deuxième Décennie internationale des
populations autochtones. La ratification de la convention, qui est en elle-même l’expression d’un
attachement à la cause des peuples indigènes et tribaux, joue un rôle important en stimulant et en
favorisant l’édification d’un consensus.
En contribuant au programme d’action de cette décennie, l’OIT s’attachera à promouvoir la
convention n° 169 en tant que point de départ de l’action et du dialogue. Elle fera aussi largement
connaître son expérience de la mise en oeuvre des principes de la convention en recourant à des
moyens d’information pratiques.
L’OIT se réjouit à la perspective de renforcer ses partenariats avec les peuples indigènes et
tribaux et avec toutes les autres parties prenantes en vue d’atteindre l’objectif d’un
développement participatif et sans exclus. En renforçant ces liens, nous augmentons notre
capacité de soutenir l’aspiration légitime de tous les peuples de travailler et de vivre dans la
dignité.
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